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Alina Simone

Placelessness
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Placelessness

  Le CargoTop  

force

On avait laissé alina simone prenant un bain de minuit sur son ep Prettier in the dark début 2005 et la voici qui nous revient plus que jamais baignant dans son élément avec un album complet cette fois (deux même si on compte son groupe Artificial Sea), Placelessness et ce sublime morceau "Night swimming" à la lenteur déchirante, au chant aveuglant et à la musique submergeante (qualificatifs interchangeables bien entendu). C’est donc sous d’excellents auspices nautiques qu’on se laisse une fois de plus posséder par une magistrale démonstration de force.

eau

On aurait tort vous l’aurez compris de réduire ce très bel album à une seule chanson, fût-elle magnifique. D’autant que d’eau il en est souvent question et de la plus belle des façons, tous ces "Black water", ces "Pacifica" (aux arpèges savoureux), ce "Night swimming" donc. Autant de tempêtes assaillant nos côtes qui n’en réclament pas moins. Or chez alina simone, les tempêtes sont souvent d’autant plus impressionnantes que le morceau est lent et tendu ("Refugees"). Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas entendu quelqu’un habiter ses compositions de la sorte. Et l’émotion, que dire de l’émotion ("Swing"). La voici qui perle doucement aux abords et nous tue sur la fin. Bien sur tout ceci découle aussi d’une formule minimaliste parfaitement exploitée. Souvent juste chant-guitare électrique, parfois une batterie, les morceaux sans n’étant pas comme on pourrait le penser les moins rentre dedans ("Riot act"). Plus rarement des cordes ("Black water", "Night swimming",

"Swing"), un banjo ("Night swimming"), une touche de mélodica ("Lonesome"), un berimbau même ("Black water"), que du sur mesure, du calibré. Tout comme les deuxièmes voix ("Saw edged grass") c’est où il faut quand il faut jusqu’à cet incroyable "Riot act" et ses cris-rires spectaculaires, ses haletements tétanisants. Seul le début de "Lonesome" a cappella nous laisse un peu sceptiques même si elle se rattrape bien en émotion sur le reste du morceau. l eurres

C’est un peu désordonné dit comme ça mais voila, il n’y a pas grand-chose à jeter et beaucoup de moments intenses que ce soit sur le début de l’album en puissance avec le court mais envoûtant "Velvet painting", son enchaînement sur l’énorme et pesant "Black water" ou encore le remuant et réjouissant "Pacifica". Puis sur le faux plat à pleurer du milieu d’album avec le trio "Refugees", "Swing" et "Night swimming". Sans oublier le sommet déjà évoqué de "Riot act". Même les morceaux moins emblématiques (au sens un peu moins chargés en émotion) comme "Saw edged grass" et "Country of two" conservent une forte intensité et feraient/ont d’excellents singles. "Saw edged grass" notamment possède toutes les qualités requises pour une ouverture un peu plus grand public de la musique d’alina simone. C’est d’ailleurs tout ce qu’on lui souhaite, de rencontrer un large public, tant qu’elle continue à nous livrer des albums d’une telle qualité, et bien qu’elle ne sache pas trop où se poser, on sera toujours là transis d’ad(o/mi)ration à la recevoir sur nos platines et dans nos l(u)eurres.

  IndietronicaTop  

Alina Simone est née en Ukraine, en terres glacées mais a grandi en terres ensoleillées dans une des banlieues du Massachusetts. La rue fut son premier terrain de jeux avant d’arpenter ses premières scènes puis son premier projet au sein de The Artificial Sea (déjà sorti sur le label Travelling Music) en compagnie de Kevin C. Smith. Elle nous revient, cette année, en solitaire avec un album brut, Placessness, croisement entre folk agitée et rock tempéré.

Dès les premiers morceaux, l’auditeur distrait y décèlera le fantôme vocal de la grande Pj Harvey et les ambiances terriennes d’une Cat Power. Pourtant l’auditeur attentif, au fil des écoutes, y découvrira un univers à part, propre à Alina, perdu entre les terres arides de ses origines et le rock urbain de sa jeunesse. Pacifica est,

à ce titre, révélateur d’une voix perchée à la limite de la rupture et d’un arrangement électrique brut et sans fioriture. A l’opposé Swing joue sur une voix calme et éclairée ou seul l’étouffement d’une guitare, d’un piano désaccordé et d’un violon drape majestueusement sa voix. Le reste de l’album suit ce road movie d’une vie en dents de scie toujours partagé entre fureur électrique (Riot Act), rock song entraînante (Saw Edged Grass) et douce mélodie folk (Nightswimming).

Plus à l’aise derrière sa guitare électrique que dernière l’univers electro trop glacé de The Artificial Sea, Alina Simone, signe un premier album sans prétention reflet d’une personnalité artistique sincère et touchante dont il serait fort dommage de passer à côté.

  FoutraqueTop  
Très bel opus entre folk intranquille, rock tranchant et pop agitée de soubresauts pour Alina Simone, une voix magique déjà croisée au sein du groupe The Artificial Sea. Comme sur ce projet parallèle très réussi, Alina Simone illumine son album solo - Placelessness - avec ses parties vocales sidérantes : on pense beaucoup à Chan Marshall de Cat Power, à PJ Harvey, à Scout Niblett et à Shannon Wright. Sur Certains morceaux, l’utilisation de guitares électriques brutes de décoffrage évoque également les enregistrements rock de PJ,
Chan, Scout et Shannon... Mais ne vous y trompez pas, l’album de cette jeune New Yorkaise d’origine Ukrainienne ne ressemble aucunement à un vil plagiat, bien au contraire. Même s’il s’inspire de ses illustres ainées, le songwriting de Miss Simone prend rapidement la tangente pour aboutir à la création de morceaux à la fois versatiles, revêches, caressants et dérangeants. Les sautes d’humeur soniques qui agitent Placelessness permettent à cet album de captiver l’attention, pour ne plus la lâcher... A découvrir sans plus attendre.
  Stars are undergroundTop  

Alina Simone est née en Ukraine, mais c’est dans le Massachussetts, aux Etats-Unis, qu’elle a grandi. C’est d’ailleurs surtout à la musique Folk américaine que l’on pense à l’écoute de ‘Placelessness’, son premier album solo après un projet en groupe au sein de The Artificial Sea. Un disque de caractère sur lequel on découvre une artiste particulièrement expressive, au timbre envoûtant.

Parfaitement servie par une guitare électrique qui n’en fait jamais trop, laissant la place à l’interprétation d’Alina Simone, on pense très vite – dès ‘Velvet Painting’ qui ouvre le disque - à quelques pointures du genre, notamment Cat Power pour le côté Folk, mais aussi PJ Harvey pour son aspect plus torturé. La voix d’Alina Simone se détache cependant de ces comparaisons sur l’excellent ‘Saw Edged Grass’ où ses sommets dans les aigus évoquent plus la diva Pop irlandaise Sinead O’Connor.

Produit par Steve

Revitte (The Double, Black Dice, Liars), ‘Placelessness’ évoque probablement par sa pochette l’Amérique profonde, sombre et industrielle. Il évoque peut-être surtout le sentiment de déracinement de son auteur, entre deux continents, deux cultures. Celui de n’appartenir à aucun lieu, et de l’exprimer avec une rage souvent contenue qui explose soudainement sur certains titres tels que ‘Riot Act’. L’artiste n’hésite d’ailleurs pas à interpréter en concert quelques titres dans sa langue natale. Enfin, la présence du violon sur plusieurs morceaux (‘Blackwater’, ‘Country of Two’), ou d’un orgue mélancolique sur la fin de ‘Lonesome’ viennent apporter la juste dose de diversité et d’arrangements à ce disque brut et relativement direct.

Une chose est sûre, les écoutes répétées de ‘Pacelessness’, et surtout la superbe voix d’Alina Simone ne devraient pas vous laisser indemnes. Une très belle découverte.

  IntramurosTop  
Alina Simone aurait été victime du sortilège de Cat Power ? En tous les cas l’Ukrainienne marche sur ses pas, et sur des envolées folks se dévoile une authenticité semblable à celle de PJ Harvey quant à la corde vocale. Bref, la neuvième merveille de Travelling Music risque de rendre dépendantes d’innombrables oreilles à cette voix pour le moins ensorcelante tant par sa douceur que par sa violence. Car,
il ne faut pas croire, Alina Simone a beau traînailler sa sèche, elle secoue allègrement nos tripes notamment sur “Black Water”, véritable gifle. Comment ne plus avoir peur des profondeurs ? Écoutez ce sorbet slave, encore un petit peu inconnu mais synonyme de futures ondes familières dotées d’un fort magnétisme qui susurre encore… encore… Un folk sombre qui attise la curiosité…
  A DECOUVRIR ABSOLUMENTTop  
Si vous suivez les affaires de votre site chéri, vous avez découvert Alina Simone via une compilation. Il y a eu tout d’abord « Prettler in dark » qui nous était arrivé sans crier gars, sans lettre de menace ou de précaution préalable. Puis un premier album que l’excellent Travelling in music avait emporté dans ses valises. Alors que PJ Harvey semblait s’éloigner de nos désirs, que Cat Power s’éloignait de sa chambre sans fenêtre, c’est avec Alina Simone que nous retrouvons cette rudesse de ton et de mot, cette sècheresse, cette absence de fioriture, comme une usine désaffectée dans laquelle seule
l’ossature peine à rester debout. Sa guitare piquant à chaque accord d’un venin piquant comme un vent fort pendant un hiver rude, une rythmique ayant servi au « arise therefore » de Palace, et son chant tantôt incantatoire sans pour autant lorgner vers Patti Smith (je sais elle est facile), tantôt à l’assurance qui peut tout aussi bien venir de la peur (Pacifica). Disque rêche, rude mais bien ordonné, Placelessness confirme le talent de la jeune américaine, attendant maintenant qu’elle donne une couleur nouvelle à des chansons qui tanguent entre neurasthénie et le manque. Un disque de crise, un coquelicot au milieu de la ferraille.
  SEFRONIATop  
"Placeslessness"… pas facile de trouver sa place d’artiste folk-rock écorchée, de se faire une place au soleil entre Cat Power, PJ Harvey, Nina Nastasia, ou des groupes plus rêches comme (feu) Sleater-Kinney. Alina Simone y parvient
pourtant, malgré cette impression qu’une fragilité exacerbée est ici l’horizon indépassable des compositions. Bien sûr, arriver après ses consoeurs la dessert un peu, mais "Placelessness" plaira à ceux qui ne sont pas encore blasés par le genre.
  OCTOPUSTop  
Le nom d’Alina Simone circule depuis déjà plusieurs années dans le cercle des aficionados des chanteuses sensuellement énervées de la planète, de Cat Power à PJ Harvey en passant par Shannon Wright. C’est donc peu dire que le premier opus de la demoiselle originaire de Kharkov – oui, en Ukraine – et résidente de Brooklyn (alors qu’elle a grandi dans le Massachussets) était attendu. Une chose crève en tout cas les tympans, ce sont les influences manifestes d’Alina Simone, dont le timbre de voix, tantôt délicat, tantôt furibard, fait immanquablement songer aux grands noms cités plus haut. Bien que nous aurions souhaité davantage de personnalité musicale (sera-ce pour le second effort
Everyone Is Crying Out To Me, Beware, prévu déjà cet été ?), Placelessness comporte toutefois son petit lot de titres forts, à commencer par ce "Saw Edged Grass" qu’on aurait bien vu chez miss Polly Jean voilà une dizaine d’années. Car pas toujours convaincante dans ses tourments existentiels comme Shannon Wright peut l’être sur l’incontournable Over The Sun, Alina Simone alterne l’exaspérant (ses hurlements mal maîtrisés dans les aigus) et le touchant (le dépouillement de "Nightswimming"), tout en franchissant avec ou plus ou moins d’aisance l’obstacle de la recherche mélodique. Qu’elle prenne garde à ne pas s’égarer dans les méandres d’une Dolores O’Riordan.
  MAGICBOXTop  
A tous les inconsolables des premiers Cat Power - ayant abandonné depuis son folk dépressif blanc pour des rivages plus ensoleillé, ce premier album d’Alina Simone va apparaître comme une vraie bénédiction. « bénédiction » c’est vite dit car la musique de la Bostonienne, originaire d’Ukraine, affleure les terrains les plus sombres de l’indie rock. Déjà connue comme partie féminine d’Artificial Sea, dont la musique entre Cat power et Bjork avait interpellé ceux qui l’avaient découvert, Alina sort cette fois un album solo joué et chanté avec ses tripes. Enregistré en 1 semaine dans l’appartement de Steve Revitte, Placelessness est un concentré d’émotions brutes, violences latentes et de rêveries chaotiques. On est vraiment dans l’univers de catpower première époque, de cette
musique de chambre de jeune fille mal dans sa peau dans des banlieues tristes à mourir, frappées par la crise. L’Amérique blanche des villes a un sacré blues et les âmes en peine s’évade en faisant de la musique d’écorché. Dans une formule classique guitare-basse-batterie ou dans une version plus roots et acoustique de vieux briscards (avec violoncelle et piano cassé sur Swing), l’album fait mouche par son authenticité et sa vérité crue. Même dans les moments les plus balisés et les plus efficaces (Saw edged grass, pacifica appelés à devenir des classiques), l’esprit toujours un peu bancal et la voix libérée de tout carcan terrestre d’Alina rendent émotionnellement fort ces petites chansons taillées à la serpe. Alina Simone a des monstres dans la tête et le talent poétique pour les transcender.
  POPNEWSTop  
Les anglophones pointus pourraient s’amuser à interpréter le "placeless" du titre, propre à traduire l’errance, la perte de racines, tout aussi bien que l’anonymat des lieux de nos belles cités qui finissent par tous se ressembler. En ce qui concerne la seconde version, les esprits chagrins pourraient même, par analogie, en profiter pour pointer les similarités du style d’Alina Simone avec certaines de ses ainées (au hasard et sans trop se fouler, PJ Harvey ou Cat Power). Tout ça nous donne forcément une œuvre un tantinet aride. Mais la demoiselle sait aussi se distinguer de cette parenté par de fines touches d’arrangements (de cordes notamment) comme autant de bouffées d’oxygène qui adoucissent le propos (le beau final de "Country of Two", les accents quasi médiévaux de "Swing", ou le country-folk mystique de "Nightswimming"). De quoi la faire paraître moins sèche (ou moins "dérangée" ?) que ses inspiratrices. Si la rage et la révolte percent encore
("Black Water"), c’est plutôt une sorte de mélancolie fière et digne qui ressort, l’instinct d’une rebellion déchirante pour la survie : "We’re all refugees […] looking for some place warm and safe to hide", nous dit-elle d’ailleurs (où l’on revient ainsi et aussi sur le thème de l’errance évoqué plus haut). Cet album, homogène mais moins univoque qu’il n’y paraît, renferme en tout cas suffisamment de personnalité et d’intensité (magnifique "Riot Act" également) pour en faire plus qu’un énième disque de folk féminin et revêche de plus. Il est vrai par ailleurs que ses illustres collègues ont su récemment évoluer vers d’autres territoires, avec plus (PJ Harvey) ou moins (Cat Power) de bonheur Mais, sans parler même de l’enrichissement de l’instrumentation (encore timide quoique sensible), on a pas de mal à se convaincre qu’Alina Simone dispose, elle aussi, de suffisamment de pistes pour tracer sa propre voie. De quoi à terme couper court à toute comparaison.
  PositiveRageTop  
Ce qui marque sur ce premier album de l’américaine (d’origine ukrainienne) Alina Simone, ce sont toutes les similitudes qu’elle partage avec PJ Harvey. Peut-être trop diront certains, et je ne suis pas loin de le penser, tant le mimétisme est important. Mais il n’était pas évident de faire vivre ces morceaux dépouillés, de leur insuffler cette tension électrique sans armada rock en arrière plan. Pas facile de véhiculer cette émotion trouble avec si peu d’arrangements. Comme l’ont fait avant elle des PJ Harvey ou des Shannon Wright, les chansons d’Alina Simone ne tiennent souvent que sur quelques accords de guitares

arides et une voix puissante. Alors, certes, PJ Harvey nous avait déjà montré le chemin de cette rage dépouillée et féminine , certes Cat Power n’est pas loin non plus, mais nous ne pourrons nier que la nouvelle venue réussit un exercice fort périlleux dans lequel plus d’une prétendantes s’est brûlées les ailes. Elle, s’en sort sans faux pas, avec des morceaux touchants, et une tension palpable… Espérons juste qu’elle saura dépasser ses influences pour son prochain album. Album qui ne devrait d’ailleurs pas tarder à sortir aux Etats-Unis.

mg. Positive Rage

  froggydelightTop  

Bien qu’elle soit originaire de Brooklyn, on a du mal à imaginer Alina Simone étouffer dans un environnement ultra urbain au milieu de zones industrielles et de blocs d’immeubles taillés au carré.

Au contraire, on l’imagine exilée aux portes du désert, distillant ses mélodies de sa voix d’écorchée vive et sa guitare sèche comme les herbes sous le soleil de plomb.

La folk, un rien country, de Alina Simone est en effet de cette trempe là, aussi sincère qu’arride, aussi directe que minimaliste. Cette fille tient autant de Cat Power l’urbaine américaine que de PJ Harvey la campagnarde anglaise.

Impossible, en effet, de ne pas comparer tant le registre est proche et c’est peut-être le plus gros repproche que l’on pourrait faire à Alina Simone que d’arriver une poignée d’années "trop tard" pour nous surprendre et nous charmer dès les premières mesures de ce Placelessness.

Pourtant, même avec son air de déjà vu, cet album séduit par sa sincérité

en partie due à un dépouillement sonore extrême, rendant l’ecoute parfois si "intime" que l’on pourrait en être dérangé, relégué au rang de voyeur plus que d’auditeur, comme sur "Lonesome", complainte a capella superbe dont la montée vocale finale rappelle d’autres bons moments passés en compagnie de Brenda Khan.

Et pour en finir avec les comparaisons et avec la voix, certes, éraillée mais aux impressionnantes capacités, parlons aussi de Sinead O Connor évoquée l’espace de l’intro de "Riot act".

Et lorsque le ton monte et que les guitares s’électrifient, la tension est palpable et n’a rien à envier à un dry comme sur le dernier titre "Country of two" qui ouvre des portes vers un rock plus soutenu, bien que toujours basé sur la retenue et la tension.

Quoi qu’il en soit, ce Placelessness est un bel album, et s’il n’est pas surprenant, il n’en est pas moins touchant grâce à la superbe voix torturée et inventive de Alina Simone belle et sincère.

  IndieRockMagTop  

C’est tout de même dingue. Alors que je pourrais finir un jour par me contenter de posséder les albums de Shannon Wright, Scout Niblett, Kristin Hersh, Helluvah, Katel, My Brightest Diamond, décidément non ça ne me suffit pas : jouir, toujours un peu plus des charmes et des propos offerts par quelques artistes féminines, voilà une des raisons qui me poussent inlassablement dans les pièges tendus par ces dames.

La nouvelle prétendante avec qui j’ai déjà passé quelques nuits s’appelle Alina Simone. Née en Ukraine et atterrie aux States quelques années plus tard, la voilà prête à faire décoller sa carrière. J’en suis ravi et je suspends mes lèvres à son album. Car en musique c’est évident la polygamie est de mise ; qui n’a jamais juré plusieurs fois par an fidélité à tel album ou telle artiste ? Aujourd’hui avec Placelessness et cette charmante brune, ai-je d’autres choix que de sortir le grand jeu ? La séduire, vous convaincre, ne pas résister à ses charmes, imaginer quelques ébats amoureux qui se dérouleraient avec cet album en bande son, oui c’est ça on ne fait pas assez l’amour en musique.

Le préliminaire, c’est Velvet Painting qui en 2 minutes nous laisse juste le temps d’enlever quelques fringues superflues. De son côté et simplement habillée du couple basse/batterie, elle prend le temps de distiller quelques notes issues de sa guitare électro-acoustique. Alina Simone pose les bases somme toute classiques d’une aventure amoureuse, mais c’était sans compter sur cette petite botte secrète où elle emmène sa voix l’espace d’un instant un peu plus haut. J’ai

souvenir que Shara Worden m’avait déjà fait le coup mais pas avec cette discrète timidité.

Vous l’aurez donc compris notamment avec les références citées plus haut, Alina Simone joue de ses ambiances folk rock. Quelques caresses (Swing, Nightswimmging) où la voix presque seule suffit à nous émoustiller, des mots échangés (Refugees, Lonesome) où le ton est un peu plus vindicatif, quelques trucs osés même avec Riot Act et une mêlée déjà sublime (Saw Edged Grass) ; il n’y a vraiment rien à jeter sur cet album, elle fait mouche à chaque fois.

J’irai même jusqu’à qualifier quelques instants forts comme ce Black Water où elle se décide à sortir quelques accessoires, on pense à Scout Niblett sortant son Bonnie Prince Billy d’ami en habit de fantôme (à moins que ce ne soit l’inverse). Le rythme lent, appuyé et sexué qui avait fait fureur sur le Pod des Breeders est bien au rendez-vous. Elle finit par crier, nous avec. Une deuxième et attendue chevauchée, Pacifica, est également de la partie. Le rock se dévoile un peu plus avec un son ample et des motifs commandés à la voix. Elle fait ça bien, je vous le jure.

J’en vois certains qui se disent, une de plus. Non, non, ne me croyez pas si volage que ça. Alina Simone est une artiste d’exception et capable de bouleverser les coeurs. Le charme naturel de ses compositions est une évidence et je ne doute pas qu’elle saura confirmer tout le bien que je pense d’elle très prochainement. Un album Everyone is Crying Out to Me, Beware, constitué de reprises de la chanteuse punk-folk et poète russe Yanka Dyagileva est déjà prévu. Alina Simone, l’amour du risque ?

  Le Mur Du SonTop  
...Sa folk lumineuse me transporte, son rock m’habite, sa voix telle une lame
de fer, poignante et pénétrante, fragile et rageuse, me transperce... Angel
  VoxPopTop  

Alina Simone, une amazone à l’âme slave exilée aux Etats-Unis.

Alina a du caractère, il en faut pour empoigner de tels textes et assurer le combat avec de telles musiques, avec, avant toute chose, comme seule arme, cette voix, véritablement contondante, aiguisée comme un rasoir qui lacère l’air et les mots de titres certes secs comme des triques, mais portés par un souffle quasi épique ("Pacifica"), du moins animés par la vie qui frappe aux tempes de leur interprète (le magnifique "Black Water").

Peut-être que la surprise n’est pas le premier des arguments qui vient à l’esprit à l’écoute de ce "Placelessness" - les excités du name-dropping voudraient que l’on cite en

comparaison Cat Power, Shannon Wright, PJ harvey ou d’autres délurées écorchées vives, étiquettes de rigueur quand une femme empoigne sa gratte et ses nerfs à bras le corps - mais, à vrai dire, la puissance et la sincérité qui en émanent, n’en auront pas spécifiquement besoin pour vous éclater à la gueule ("Saw Edged Grass" ).

Tendue ("Riot Act"), à peine contenue (le suave "Swing"), la rage de la donzelle vous tordra les tripes, et si les frissons qui vous parcourront la colonne ne vous terrassent pas (résistez donc à "Refugees" pour voir), c’est que vous êtes enfin prêts à embarquer.

Là où elle ira, vous irez. Et ensemble on reviendra, c’est promis. voxpop

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