se dépose lentement une voix qui, malheureusement, trahit par trop ses origine francophones lorsqu’elle s’emporte. Mais bon, que reprochez à ce 6 titres quand il nous donne tout ce dont on raffole ? Ben... Pas grand chose. Il ne nous reste juste qu’à l’écouter encore une fois et se laisser aller, lentement, sur ses douces guitares électrisées et ses sobres renforts de guitare sèche. Mmmh...
Fred We are Nameless
gagner en vigueur (Medium).
On a compris l’esprit précis de Lemoine et dès lors, on tend l’oreille pour repérer et apprécier l’utilisation subtile d’une percussion ou l’arrivée d’une basse (Love). La musique est à fleur de peau et l’émotion est maximale. Cet EP, ainsi, supporte facilement la comparaison avec tous les grands songwriters du genre de Mark Eitzel à Johnny Cash en passant par Will Oldham. Je l’avais quelque peu oublié (mea culpa...cet EP date de 2003) mais Lemoine s’impose comme un des grands espoirs de ma discothèque.
Denis Z. MagicBox
A travers ce 6 titres de Lemoine, Travelling Music présente le premier essai sur Cd du monsieur et également la première sortie de ce nouveau label, qui contient aussi CancelN ou Hoepffner.
La musique de Lemoine est douce et mélodieuse. Guitares et chant forment l’essentiel des compositions enrichies le cas échéant d’un sample, d’un choeur, d’un clavier ou d’un rythme. Mais le tout reste minimaliste. Au bon sens du terme, puisqu’il décide de ne garder que l’essentiel, sans s’embarasser de fioritures ou d’enjolivements quelconques.
De facture assez classique, souvent mid-tempo, les morceaux de Lemoine ne manquent pour autant pas d’inspiration. On pense à Johnny Cash ou à Neil Young pour ce qui est des influences mais l’écriture semble personnelle, les mélodies teintées d’une certaine mélancolie accrochent l’auditeur et les arrangements sont
brillants.
Ces 6 morceaux sont donc une bonne introduction à la musique de Lemoine et invitent à s’intéresser de plus près aux autres productions du label Travelling Music. Sa musique est mature ce qui peut apparaître comme la première qualité et la première limite de ces morceaux. On peut espérer que Lemoine dépasse ses influences en introduisant de nouveaux éléments. Ils permettraient de s’appuyer sur la solide base mélodique qu’il maîtrise avec brio mais de l’enrichir aussi d’apports inédits. On apprécie particulièrement le sixième morceau « Starship sailors » qui sonne comme le plus « exotique » du Cd en important des maracas, des choeurs réussis et un clavier bien placé.
Un bon disque en somme à découvrir sans hésiter pour toutes les promesses qu’il nous fait !
Emmanuel indietronica
appréciera le style épuré, tant musicalement que dans la voix, qui reste précise, sans fioritures, qui va droit à l’essentiel. Ce dépouillement de l’artificiel se retrouve jusque dans l’objet lui-même, à la sobriété racée, avec une pochette élégante, avec un réel travail artistique de photo.
Résolument à découvrir.
Alex popingays
Je dois en convenir, j’ai toujours eu un faible pour les éclopés, mon côté St-Bernard sans doute, c’est donc tout naturellement que j’ai recueilli chez moi le disque de [Lemoine] ? Are those words banished from your heart qui nous hante longtemps après écoute par son spleen cotonneux et que l’on rangera précieusement à côté du Songs of Love de Mark Eitzel et du terrifiant second album de Palace Brothers.
Seul à la guitare, [Lemoine] égrène ses six chansons tristes et nous, auditeurs d’en pincer pour ce folk dépouillé, de se jeter à corps perdus dans ce malheur poisseux (d’y prendre du plaisir par dessus le
marché) et de se laisser séduire par cette beauté hivernale. C’est ce disque qui, conte toutes attentes, finira par nous accueillir, un refuge où l’on viendra fréquemment s’abriter pour s’y retrouver, y voir peut-être le reflet de notre petite vie solitaire.
Un LP confectionné par un petit gars toulousain, souvent croisé dans les salles de concert de par ici, un gus très fréquentable au demeurant : charmant, drôle, intelligent et tout alors qu’on aurait pu l’imaginer tendu, asocial et malmené par ses démons intérieurs.
L’habit ne fait pas [Lemoine], ne dit-on pas ?
Jeronimus foutraque
de larmes et de malheur. De Nick cave (love) il a cette façon de contenir sa rage derrière ses dents, de Johnny cash il a cette façon de conter des histoires avec le feu dans le dos (theory) alors que de mark Eitzel il prend le tempo lent et aérien rendant beau (unstable minded) même une histoire morbide. Magnifique, terriblement mature dans sa construction, ce sept titres de Lemoine colmate les brèches de plus en plus ténue qui nous sépare du songwriting poignant de nos cousins d’amérique. Splendide.
dancefloor, où l’on commence à brûler, où l’on en vient à bouillir. Toutes nos pensées sont habillées en rose et bleu, quelque soient les couleurs, penses que c’est bon) « winter song » est ensuite la meilleure chanson pour accompagner nos déprimes hivernales, où la voix de Lemoine se fait sur le refrain aussi douce et légère qu’un flocon de neige. « Child » et « Love » nous rappellent comme on a tous envie d’avoir quelqu’un avec qui vivre, mais que ces relations sont souvent malheureusement difficiles, impossibles, désespérées... You put a wire and a stone around my neck and it shines with love ...(Tu as mis un anneau et une pierre autour de mon cou et cela brille avec amour) qui voudra encore croire au mariage après ça ? Sur « starshipsailors » l’orage gronde en début de morceau mais c’est le clavier qui est inoubliable tant il s’impose et apparaît dans le morceau avec autant de naturel. Enfin pour finir le disque, Lemoine nous offre le sommet de l’album : « theory ». Sur ce titre, Lemoine expose sa théorie et fait un parallèle terrifiant entre son métier (dans les réseaux informatiques) et la vie de tous les jours : notre réseau de neurones comparé avec le web ( « fais le marcher fais le marcher de la même façon tous les jours », si bien que l’on ne sait plus s’il parle d’un réseau internet ou de son cerveau) ; les vibrations électroniques des atomes, base de la mémoire virtuelle qu’il compare à la Terre sur son orbite telle un simple électron en orbite autour de son noyau atomique...Et pourtant comme il le dit, il n’y a pas d’échappatoire, nous sommes tous enfermés dans cette matrice et n’y a-t-il que la mort comme porte de sortie ? Puisque la lutte est perdue d’avance, nous nous battrons jusqu’au bout, encore et encore...(you told me again that we have to understand, there is no way my friend where to escape, do we have to kill ourselves to be free, Amen, or we will fight again and again and again) Que dire de plus ? Courez acheter ce disque (dispo sur leur site, à quand une distrib ?) et savourez ce grand moment du folk français.
Gerald l’un des boss de Unique Records
Un moine qui parle de son cœur, de ses tourments, de ses félicités. Voilà une chose fort peu banale. Stéphane Corbarieu n’est pas un moine mais plutôt un sage, un conteur. Sous l’étoffe revêche de la bure se cache un homme à la sensibilité exacerbée. Un poète aux mélodies douillettes qui ne craint pas de se livrer, ni de se dévoiler.
[Lemoine] abandonne la croix pour la guitare, les psaumes pour une folk limpide, cristalline. Il magnifie le dénuement, le transforme en voluptueuse intimité. Seule, la guitare gémit. Elle allonge les accords, explore toutes les nuances possibles. Son omniprésence diaphane pare
l’album d’une blancheur immaculée, cotonneuse, moelleuse.
Au sein de cette ouate délicate, les mots se délient. Les vers s’enlacent. Lovée dans ce cocon léger, bien à l’abri, une voix toute simple, chaleureuse et douce, s’élève. Elle caresse, rassure et cajole.
Les images défilent, les sentiments aussi. Une porte dérobée, longtemps ignorée, s’ouvre. Un lent craquement empli l’espace. Il trace un serpentin, un court chemin. A son extrémité, à son apogée, une âme brille. La mienne. La votre. Celle de l’humanité.
Vince - Alternatifs - septembre 2006
clarté de ses textes aussi. Des textes pas toujours gais mais terriblement bien accompagnés. (...)"
trombone raviva l’atmosphère. Complémentarité parfaite entre ces deux musiciens, où l’écoute mutuelle créa de merveilleux morceaux, tantôt en français, tantôt en anglais..."
pas d’intensité. Mais elle s’exprime autrement, sur les variations du timbre de la voix, sur la langueur, sur la douceur. En trio, les morceaux de Lemoine ont une autre saveur. La voix est moins présente, au même niveau que les autres instruments. La basse balance constamment d’un groove entrainant et la batterie organise les variations d’intensité. Dans les intonations, on pense parfois à une inspiration jumelle avec Pearl Jam et Neil Young. Les morceaux sont spécialement travaillés à trois ou plus et sont pour la plupart différents des morceaux solo. A ce qu’on dit, un disque sortira peut être en 2006 avec ces titres là. On l’attend avec impatience.
Indietronica-janvier 2006